Le bon manager organise-t-il un pot avant les vacances ?
1 Comment fédérer les équipes ? Comment renforcer le sentiment d’appartenance ? Comment améliorer l’ambiance, voire devenir « Great Place to Work » ? Voilà autant de questions qui illustrent une préoccupation récurrente des dirigeants et managers : le souci d’offrir un climat de travail agréable et d’entretenir l’harmonie dans les équipes, quand activité intense, exigences clients ou « time to market », entre autres, contribuent plutôt à produire l’effet inverse. Une préoccupation tout à fait honorable, même si le souci d’amélioration de la performance n’est peut-être jamais loin. Organiser un pot, quels qu’en soient la raison ou le prétexte, est probablement une initiative positive, si l’intention l’est aussi. À l’inverse, le mélange des genres ou l’intention cachée risqueront d’avoir un impact négatif, voire désastreux. Le mélange des genres est à proscrire Soit le pot est amical et festif, soit c’est une réunion qui s’achève par une collation. Mais inviter des collaborateurs pour fêter un événement, afin de profiter de la situation pour parler résultats et objectifs, peut conduire à la catastrophe. Le mélange des genres est évidemment à proscrire, et ce qui est annoncé comme un moment festif devra le rester. Il appartient même au manager de s’assurer qu’un collaborateur zélé qui, à cette occasion, parlerait exagérément boulot soit invité à reprendre cet échange ultérieurement pour que tout le monde profite pleinement de ce moment collectif de décontraction. Comme souvent, l’empathie, même pour organiser un pot, reste une valeur managériale essentielle. Si l’heure choisie est périphérique aux horaires habituels de travail, le pot doit très clairement être optionnel. Tout sentiment d’obligation risquerait d’avoir un impact négatif et donc d’être contre-productif. Le collaborateur qui se sentirait obligé ne le vivra évidemment pas de manière positive, et le résultat ne sera donc pas celui escompté. Est-il raisonnable d’organiser un petit-déjeuner plutôt matinal au sein d’une équipe qui démarre tard, ou un pot tardif alors que certains peuvent avoir des obligations personnelles, notamment familiales ? Les réponses sont induites dans les questions. Ce type d’évènement n’aura rien d’agréable s’il est organisé au mépris des spécificités du service ou des contraintes de celles et ceux à qui il est destiné. Attention à l’arbre qui cache la forêt Un pot amical annuel ne compensera pas un management exécrable sur 12 mois. C’est une composante d’une politique de management. Un pot ne fait pas tout ! L’intention compte plus que la dépense. Mieux vaut offrir de la bonne bière plutôt qu’un mauvais champagne, et proposer une restauration simple de qualité et en quantité suffisante, au lieu de mets prestigieux en nombre restreint. En faire trop est inutile. Tout excès est suspect. Pourquoi tant d’efforts aujourd’hui si aucune attention n’est manifestée durant le reste de l’année ? Le bon équilibre, ce sont probablement des rendez-vous réguliers et quelques occasions exceptionnelles pour rythmer une année. Un événement adapté à la composition de l’équipe, à la moyenne d’âge des collaborateurs, à l’environnement professionnel sera probablement la voie la plus efficace vers la réussite. Innover oui, faire compliqué non Il n’est pas indispensable d’innover en permanence. Un repas de Noël ou une galette en janvier sont des rendez-vous simples et toujours appréciés. Les anniversaires, les naissances ou les succès d’équipe sont évidemment des occasions rêvées pour créer de la convivialité, sortir des codes et partager un moment professionnel et amical. Évidemment, pour les équipes nombreuses, à forte natalité et très « successful », le nombre de pots devra peut-être être modéré ! Et pour ceux qui veulent innover, une fois encore, mieux vaut faire simple et efficace que compliqué. Un pique-nique dans un jardin public ou un « after work » dans un bar peuvent parfaitement faire l’affaire. Un Bermu’Day, autorisant le bermuda pour tous, si la journée de travail le permet, comme organisé au siège du groupe Altran le dernier jour de juillet, est une opération facile à mettre en place, non contraignante et qui remporte de vrais succès. À la question « Faut-il faire un pot avant l’été ou en fin d’année ? », la réponse serait plutôt oui, car mieux vaut ça que rien. En réalité, c’est tout au long de l’année qu’il faut veiller à rythmer les périodes de travail par ces occasions profitables autant à l’humain qu’au business ! Frédéric Fougerat@fredfougerat